Quelles zones sont accessibles avec un permis côtier ?

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Obtenir un permis bateau côtier ouvre la voie à des aventures maritimes riches en découvertes. Il donne accès à une navigation encadrée mais suffisamment étendue pour profiter pleinement des côtes françaises et de certains plans d’eau. Pourtant, cette liberté reste soumise à des règles précises, notamment en termes de distance, de zones autorisées et de types de navigation possibles. Mieux vaut bien connaître ces limites pour naviguer en toute sécurité et dans le respect de la législation.

Sommaire

Les zones définies par la réglementation maritime

Le principal cadre légal du permis bateau côtier concerne la distance maximale par rapport à un abri. Ce document autorise la navigation jusqu’à 6 milles nautiques d’un abri, soit environ 11 kilomètres. L’abri est défini comme un lieu naturel ou aménagé où le bateau et son équipage peuvent se mettre en sécurité rapidement : un port, une plage protégée, une crique bien exposée ou un estuaire.

Cela signifie concrètement que l’on peut relier deux abris situés chacun à 6 milles de part et d’autre, ce qui offre une zone de navigation effective d’environ 12 milles nautiques. C’est une distance suffisante pour longer les côtes, explorer des îles proches ou pratiquer la pêche et les sports nautiques. Toutefois, cette liberté ne permet pas d’aller au large, ni de traverser certaines zones maritimes sans repères sécurisés à proximité.

Les plans d’eau et côtes accessibles

Le permis côtier permet également la navigation sur certains plans d’eau fermés comme les grands lacs ou les étangs maritimes, tant qu’ils sont considérés comme zones maritimes. Attention cependant, les fleuves et rivières relèvent du permis fluvial, sauf dans leur partie estuarienne, là où l’influence de la mer reste prédominante (par exemple, la Seine jusqu’à Rouen, ou la Vilaine jusqu’à Redon).

Parmi les zones autorisées, on peut citer l’ensemble du littoral méditerranéen, la Bretagne sud jusqu’à la Vilaine, le golfe du Morbihan, ou encore les îles proches des côtes comme les îles de Lérins, Porquerolles ou les Glénan. En revanche, certaines destinations comme l’île d’Yeu, située à plus de 10 milles de la côte vendéenne, ne sont pas accessibles avec un permis côtier seul. De même, les côtes très ouvertes comme celles du Pays basque ou du delta du Rhône comportent des risques particuliers et nécessitent une grande vigilance.

Les activités possibles avec un permis côtier

Le périmètre défini par le permis côtier ne limite pas uniquement la distance de navigation. Il encadre aussi les types d’activités que l’on peut pratiquer. Voici ce que vous pouvez faire avec ce permis.

  • Piloter un bateau à moteur de plus de 6 chevaux, de jour comme de nuit.

  • Naviguer jusqu’à 6 milles nautiques d’un abri sur toutes les côtes françaises.

  • Utiliser une VHF marine dans les eaux territoriales françaises, sans restriction.

  • Pratiquer le jet-ski ou le scooter des mers, exclusivement de jour.

  • Accéder aux zones portuaires ou aux chenaux de navigation balisés.

  • Explorer des plans d’eau fermés considérés comme zones maritimes.

  • Participer à des sorties de pêche en mer, y compris au large des digues.

Ce cadre donne une grande liberté d’action pour un usage de loisir. Toutefois, il n’autorise ni les traversées longues ni la navigation en eaux intérieures au-delà des zones maritimes.

Les limites à connaître pour naviguer sereinement

Il est essentiel de se souvenir que même si le permis côtier permet de nombreuses choses, il ne donne pas accès à toutes les zones. La distance maximale de 6 milles doit être respectée à tout moment, ce qui signifie qu’il faut toujours visualiser un point d’abri sur une carte marine ou sur GPS. En cas de dérive involontaire ou de changement de météo, cette limite peut être rapidement dépassée sans s’en rendre compte. Découvrez notre contenu.

Par ailleurs, certains secteurs côtiers comportent des réglementations locales particulières : zones militaires, réserves naturelles, chenaux de commerce. Le plaisancier doit impérativement s’informer en amont sur les arrêtés préfectoraux en vigueur dans sa zone de navigation. En cas de contrôle, l’absence de respect de ces règles peut entraîner des sanctions.

Enfin, même si le permis côtier est suffisant pour un grand nombre d’activités, les amateurs de longues traversées vers des îles éloignées (comme la Corse, les Baléares ou Jersey) devront passer le permis hauturier, qui étend les droits au-delà des 6 milles. Il permet de sortir des eaux territoriales, à condition de bien maîtriser la navigation astronomique et les outils de positionnement avancés.

En conclusion, le permis bateau côtier permet une navigation sécurisée jusqu’à 6 milles d’un abri, sur la majorité du littoral français et dans certaines zones intérieures. Il ouvre l’accès à de nombreuses activités nautiques, tout en imposant un cadre géographique précis à respecter scrupuleusement. 

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